Depuis plus d’un mois, l’île est paralysée par des barrages routiers érigés par des collectifs citoyens protestant contre l’insécurité et l’immigration irrégulière. Ce mouvement, loin de s’essouffler, continue d’impacter gravement l’économie mahoraise, déjà fragilisée par une succession de crises.
Carla Balthus, présidente du Medef Mayotte, tire la sonnette d’alarme : « Après une année 2023 déjà éprouvante, 2024 s’annonce comme une année perdue pour l’économie de notre île. La situation est insoutenable, tant sur le plan financier que psychologique pour les chefs d’entreprise. » rapporte Le Monde.
Les demandes d’indemnisation pour activité partielle concernent déjà plus de 5 000 salariés, tandis que les pertes de chiffre d’affaires depuis le début du mouvement s’élèvent à 80-100% pour certains secteurs.
La crise actuelle s’inscrit dans un contexte déjà difficile pour Mayotte, confrontée à des défis majeurs tels que la crise de l’eau, l’insécurité croissante et une croissance démographique explosive. Les entreprises subissent de plein fouet les conséquences de ces blocages : salariés absents, administrations inaccessibles, vandalisme et violences exacerbées.
Des secteurs clés de l’économie locale, comme les transports, l’alimentation ou le BTP, sont directement affectés. Le port de Longoni, poumon économique de l’île, voit son activité ralentie, entraînant des pénuries alimentaires et un arrêt quasi total des activités de construction. L’industrie hôtelière, elle, est en ruine, hormis pour les établissements hébergeant les forces de l’ordre.
Les autorités ont promis des aides pour les entreprises affectées, mais celles-ci tardent à se concrétiser. Les entrepreneurs, à bout de souffle, réclament un plan de relance territorial d’urgence pour permettre une reprise économique de l’île.
Les blocages routiers ne sont que la partie visible d’un malaise plus profond, nécessitant des solutions structurelles et à long terme.
Les entrepreneurs mahorais sont unanimes : sans intervention rapide et significative du gouvernement, l’économie de Mayotte risque un effondrement irréversible, mettant en péril l’avenir de l’île et de ses habitants (NDLR).