La loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État ne s’appliquant pas à Mayotte, le décret Mandel de 1939 continue de régir le financement public du culte, soulignant une particularité forte de l’île.
Le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a lancé une initiative visant à moderniser et potentiellement autonomiser le conseil cadial, avec Askandari Allaoui aux commandes du projet. Ce dernier souligne l’importance de reconnaître officiellement le poids des cadis dans la société mahoraise et de moderniser leur rôle pour l’adapter aux réalités du 21e siècle. Les cadis, figures religieuses et culturelles de premier plan à Mayotte, continuent de jouer un rôle juridique dans les faits, malgré l’absence de reconnaissance officielle de leur autorité par la loi française.
Soula Saïd Souffou, conseiller départemental à l’origine de la motion pour moderniser le conseil cadial, appelle à une mise à jour de cette institution sans compliquer outre mesure le dispositif existant rapporte le JDM. L’enjeu est d’aligner les pratiques cadiales sur les standards de la justice républicaine tout en préservant l’identité mahoraise.
La réforme du conseil cadial est perçue comme une nécessité pour intégrer officiellement cette réalité historique et culturelle dans le paysage institutionnel français, à l’instar de l’Alsace-Moselle ou de la Guyane. Cependant, les cadis expriment des résistances, notamment sur la question de la justice musulmane à Mayotte, indiquant un chemin encore long et sinueux avant de parvenir à un consensus.