« Le mouvement continue de plus belle », affirme Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018. Ce jeudi, ses membres avaient rendez-vous avec les « notables de l’île, les sages, les personnes âgés et les religieux », indique-t-elle. Une seconde réunion est prévue ce vendredi avec les élus. Depuis lundi 22 janvier, un mouvement de contestation paralyse l’île. Des barrages routiers ont été érigés aux quatre coins du département pour protester contre l’immigration et l’insécurité.
A l’issue de la réunion qui s’est tenue jeudi, les « forces vives de Mayotte », annoncent que « les barrages seront maintenus jusqu’à la signature d’un protocole de sortie de crise avec les représentants du gouvernement. » Ces blocages routiers seront maintenus du lundi au dimanche. Seuls les piétons sont autorisés à passer, tout comme les véhicules de secours, la gendarmerie, les ambulances, les voitures transportant des malades, les éleveurs, à raison d’une fois par semaine et tous les camions de ravitaillement. Le ramassage des ordures est toutefois suspendu « en attente d’un accord avec les différents points de blocage. » « Nous voulons de vraies solutions, indique Safina Soula. Wuambushu n’a rien changé, au contraire. »
« L’entretien des terres agricoles est primordiale »
Au sein de la population, ces blocages créent de plus en plus de tensions.
« Il y a urgence à régler les sujets de sécurité à Mayotte mais ce n’est certainement pas en pénalisant l’éducation de nos enfants, les établissements de santé et l’économie que le pays avancera », indiquent les salariés et actionnaires de l’entreprise du bâtiment, IBS.
La société a mené une action en justice contre des manifestants bloquant l’accès à la société. « Cela empêche près de 400 salariés et 50 sous-traitants de travailler pour pouvoir faire vivre leurs familles », indique le groupe sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, le syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte demande également à pouvoir travailler. « L’acheminement de la nourriture destinée aux animaux et l’entretien des terres agricoles est primordiale pour la survie et le développement de Mayotte. Le but étant d’éviter des pertes sur le bétail comme sur les fruits et légumes, destinés, pour rappel, à l’alimentation de l’île. »