Les problèmes aux Urgences du CHM ne sont pas nouveaux. En juin 2023, des conflits internes et des aménagements de temps de travail des médecins avaient déjà été signalés. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait enquêté, mais son rapport n’a jamais été publié. La situation actuelle continue de provoquer des tensions et affecte la qualité des soins, avec des décès attribués à des dysfonctionnements du SMUR.
En plus de cette crise, les praticiens hospitaliers ont déposé un préavis de grève pour le 10 juin. La cause : le blocage de leurs primes par le Trésor public, qui a jugé le système de rémunération illégal. Ces primes avaient été instaurées pour aligner leurs rémunérations sur celles des pédiatres et gynécologues. Les démarches pour régulariser cette situation auprès des ministères sont restées sans réponse, exacerbant le mécontentement des médecins rapporte Le JDM.
Jean-Mathieu Defour, tout en comprenant la réaction des médecins, souligne leur implication malgré les difficultés. Le ministère de la Santé a été informé de la situation et une solution est attendue rapidement, selon Defour. Les médecins, épuisés, expriment leur frustration : « On s’effondre, on ne peut plus fonctionner comme ça. »
La présidence de la Commission médicale d’Établissement (CME) envisage de proposer une nouvelle organisation pour les Urgences « le plus rapidement possible« .
La crise des Urgences du CHM reflète des défis plus larges pour le système de santé de Mayotte, déjà fragilisé par des épidémies comme le choléra. La réponse du gouvernement et la mise en œuvre de solutions efficaces sont attendues avec impatience par les professionnels de santé et les habitants de l’île.