L’ancienne mosquée, qui date de la période du Sultanat et est classée monument historique depuis 2015, a traditionnellement utilisé des blocs de corail et de la chaux dans sa construction. Cependant, les méthodes actuelles de restauration semblent s’écarter de ces techniques ancestrales, au profit de méthodes modernes moins adaptées rapporte La 1ère.
Inssa de Nguizijou, historien, exprime son désarroi : « On est choqué par les matériaux utilisés. On parle d’un bâtiment ancien, où l’on devrait utiliser des techniques respectueuses de son histoire. Le béton n’a pas sa place ici. De plus, il n’y a aucune indication claire sur les autorisations de ces travaux ou sur qui les mène réellement. »
La mosquée est un exemple emblématique de l’architecture swahilie, qui se retrouve le long de la côte est-africaine, de Domoni à Zanzibar. Sa valeur historique et culturelle est immense, non seulement pour Mayotte mais aussi pour le patrimoine mondial. La rénovation de ce monument devrait donc être menée avec la plus grande précaution.
Allaoui Ahamada Yves, ancien maire de Tsingoni, regrette également les choix faits : « C’est dommage pour nos enfants qui ne reconnaîtront pas l’ancienne mosquée que nous avons connue. On tente de la protéger et de la conserver, mais en transformant son aspect ancien, on dénature toute une histoire. »
Les critiques pointent du doigt le manque de transparence et le choix des matériaux, qui pourraient compromettre l’intégrité structurelle et historique de la mosquée. Les appels à une restauration plus fidèle à l’original se multiplient, dans l’espoir de préserver ce patrimoine pour les générations futures.