Or, le prévenu, actuellement détenu, assure qu’ils n’ont dérobé que 20 euros et que c’est eux qui furent la cible de jets de pierres par les automobilistes venus au secours du motard.
L’audience révèle alors le mobile stupéfiant de l’agression : une envie pressante de bières 8.5 après une soirée arrosée. « Ça valait le coup de faire ça pour de la bière ? » interroge la présidente, tandis que l’accusé, sans remords pour la victime mais marqué par son séjour carcéral, évoque le désespoir et les cauchemars qui l’assaillent derrière les barreaux. Originaire d’Anjouan, arrivé à Mayotte en 2009, le prévenu n’a jamais été scolarisé sur l’île et confie boire quotidiennement depuis ses 13 ans, marqué par le meurtre de son père sous ses yeux rapporte le JDM dans cet article.
La vice-procureure, Françoise Toillon, souligne l’absence de remords du prévenu envers sa victime, et son incapacité à saisir la portée de ses actes, aggravée par la consommation d’alcool. Elle requiert 1 an de prison ferme, mais le tribunal opte pour une peine de 12 mois dont 8 avec sursis, soulignant la gravité des faits mais aussi la complexité du parcours du jeune homme. Une affaire qui, au-delà de sa dimension judiciaire, interpelle sur les défis de l’intégration et de la lutte contre l’alcoolisme chez les jeunes à Mayotte.