« Aucun risque ne doit être pris pour rejoindre votre lieu de travail en cas de barrages. Il convient à ce que chacun ne se mette pas en danger, la sécurité de tous est notre priorité absolue. » Ce mardi 6 février, le recteur, Jacques Mikulovic, a adressé une lettre aux personnels de l’Académie de Mayotte. Dimanche, il annonçait au micro de Mayotte la 1ere, envisager de « fermer les établissements scolaires si les conditions de sécurités ne sont pas réunies. »
La plupart des établissements scolaires sont obligés de fermer leurs portes, faute d’enseignants et d’élèves, bloqués par les barrages routiers. Et ces derniers jours, des affrontements se sont multipliés aux abords de plusieurs collèges. Une tentative d’intrusion au sein du collège de Koungou, le 24 janvier, a provoqué la fermeture de l’établissement. La plupart des enseignants ont exercé leur droit de retrait. Une cinquantaine de jeunes armés de machettes, de pierres ou de barres de fer se sont dirigés vers le collège de Koungou.
« Le week-end dernier une école a été vandalisée »
Lundi dernier, un enseignant du lycée de Dzoumogné montrait son visage ensanglanté sur les réseaux sociaux après avoir été agressé en se rendant au travail. « Le week-end dernier une école a été vandalisée, je ne peux que condamner ces actes et être scandalisé d’une attaque dans ce qui doit être un lieu d’apprentissage », souligne, par ailleurs le recteur qui « réaffirme sa compassion envers les collègues qui ont subi des agressions physiques ou matérielles. »
Une cellule téléphonique d’écoute et de soutien psychologique au personnel a été mise en place. « Afin de renforcer la sécurité de nos établissements, nous poursuivons le travail avec la Direction des Constructions Scolaires sur les diagnostics sécuritaires de chacun et entamons systématiquement les travaux », a-t-il indiqué dans son courrier.
« Des signes alarmants de non maîtrise de la langue française »
Dans un précédent courrier daté du 12 janvier, le recteur alertait par ailleurs sur le faible niveau de français des élèves. « Les évaluations de nos élèves, quel que soit leur niveau, montrent des signes alarmants de non maîtrise de la langue française », soulignait le recteur. A l’entrée en sixième, à Mayotte, moins d’un élève sur deux (47%) est en mesure de lire 70 mots par minute alors qu’il s’agit du niveau de fluence normalement attendu à la fin du CE1. « Je vous avoue mon inquiétude au regard du nombre de jours d’école perdus, des besoins des élèves et de la difficulté que l’on va rencontrer à les remettre au travail. L’éducation sera déterminante pour retrouver une sérénité de long terme sur ce territoire. »