Une épidémie sous contrôle ?
C’est du moins la question que posent aujourd’hui nos confrères du Journal de Mayotte. En avril, le directeur de l’ARS, Olivier Brahic, affirmait que la situation n’était pas épidémique. Cependant, les cas de choléra augmentent de façon continue depuis le 18 mars, avec deux décès recensés. Selon le médecin épidémiologiste Antoine Flahault, pour que la situation soit considérée comme sous contrôle, une diminution significative et durable des nouveaux cas est nécessaire, ce qui n’est pas le cas à Mayotte.
Facteurs de propagation et négligences
Le choléra se propage principalement dans des zones où l’accès à l’eau potable est limité. À Mayotte, de nombreux habitants utilisent l’eau des rivières pour leurs besoins quotidiens. Les défaillances des systèmes d’assainissement et les inondations favorisent la propagation de la bactérie vibrio cholerae. Les autorités sanitaires ont installé des rampes grillagées avec des robinets dans les zones sans accès à l’eau potable pour tenter de limiter la propagation.
Les défis de la gestion de l’eau
Les coupures d’eau persistent malgré les promesses de résolution faites en janvier. Les habitants ont accès à l’eau potable seulement deux jours sur trois, ce qui complique la lutte contre le choléra. De plus, des bouteilles d’eau de la marque Cristaline ont été signalées pour leurs odeurs suspectes d’hydrocarbure, bien que les analyses initiales se soient révélées négatives. Des investigations supplémentaires sur ces lots devraient être menées pour garantir la sécurité des consommateurs.
La crise de l’eau à Mayotte et les incidents liés à la qualité des eaux embouteillées soulignent la nécessité d’une réponse plus vigoureuse de la part des autorités. Assurer un accès constant et sécurisé à l’eau potable est crucial pour contrôler et finalement éradiquer le choléra sur l’île.