Les évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion font l’objet de critiques

par | 18 Avr 2023 | Santé

L'association française de défense des droits des réfugiés, la Cimade, publie un rapport remettant en question l'application du protocole d'évacuation sanitaire entre Mayotte et La Réunion. Le rapport souligne plusieurs problèmes, notamment l'obligation de rapatriement des patients, la stigmatisation des personnes sans papiers et la violation de la liberté de circulation. La Cimade demande une révision du protocole pour une meilleure prise en compte des droits des patients.


La Cimade, une association française de défense des droits des réfugiés, publie un rapport qui remet en question l’application du protocole d’évacuation sanitaire (Evasan) entre Mayotte et La Réunion apprends t-on grâce à Mayotte la 1ère. Ce rapport souligne plusieurs problèmes, notamment l’obligation de rapatriement des patients, la stigmatisation des personnes sans papiers et la violation de la liberté de circulation. L’Evasan est un dispositif qui permet aux patients souffrants de maladies graves à Mayotte d’être transférés à La Réunion pour y être soignés.

Le rapport de la Cimade met en avant le fait que les patients mahorais, une fois pris en charge par le Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion, sont ensuite systématiquement « rapatriés » à Mayotte, ce qui est contraire à la liberté de circulation. Selon Fanchon Oudjani, chargée de projet Cimade Océan Indien :

« Peu importe la façon dont elle est arrivée à la Réunion, on ne peut pas transférer de force des personnes d’un département français vers un autre département français« .

Elodie Auzéole, présidente de la Cimade à la Réunion, qualifie ces retours imposés d’« expulsions ». Elle s’interroge également sur la pertinence de ces décisions : « À quel moment décide-t-on que les soins sont terminés, notamment quand la personne a besoin de suite de soins et de rééducation ? »

La Cimade dénonce également le double régime juridique appliqué à Mayotte, qui entraîne des complications dans le parcours de soins. La présidente de la Cimade à la Réunion souligne que :

« quand on n’a plus de papiers, on se retrouve dans un engrenage de précarisation d’exclusion et là-dessus se rajoute aussi un large vernis de racisme et de discrimination« .

Pour finir, la Cimade estime que l’application actuelle du protocole d’évacuation sanitaire donne l’impression que l’Evasan serait utilisé comme une filière d’immigration sanitaire. Elle évalue à moins de 30 personnes par an le nombre de patients qui devraient théoriquement rentrer à Mayotte et qui souhaitent finalement s’installer à La Réunion. La Cimade demande donc une révision de ce protocole pour une meilleure prise en compte des droits des patients.


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