Une crise profonde aux urgences
Le préavis de grève, déposé fin mai, faisait suite à la démission de la cheffe du service des urgences, le Dr. Alimata Gravaillac, et à un dysfonctionnement majeur de ce service vital rapporte le Journal de Mayotte. Les praticiens dénoncent le manque d’attractivité de leurs statuts à Mayotte, entraînant un turnover élevé et une instabilité nuisible aux projets de fond.
Des primes en négociation
Le Dr. Muszlak, pédiatre hospitalier et secrétaire général du Syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte, a indiqué que les discussions sur les primes pour les pédiatres et gynécologues sont toujours en cours. Cependant, il souligne que le problème dépasse les primes : « On essaie de rehausser le statut des praticiens titulaires à Mayotte pour avoir des médecins sur place de longue durée. »
Départs massifs et conditions de vie dégradées
La crise des barrages, l’insécurité et les coupures d’eau ont poussé de nombreux praticiens à quitter Mayotte. Sur les huit pédiatres initialement en poste, seuls quatre restent. Les avantages accordés aux médecins remplaçants, comme les voitures de fonction et les logements, créent des tensions avec les praticiens permanents.
François Braun à la Rescousse
Pour pallier la crise des urgences, François Braun, ancien ministre de la Santé et expert en médecine d’urgence, a été sollicité. Lors de sa visite à Mayotte, il a travaillé sur des propositions pour restructurer le service des urgences. Jean-Mathieu Defour, directeur du CHM, espère que ces recommandations permettront de « recentrer les médecins urgentistes sur leur cœur de métier » et de soulager le service des tâches non urgentes.