La situation de Mayotte est particulièrement précaire, avec 53% de sa population âgée de moins de 19 ans et 77% vivant sous le seuil de pauvreté. L’île se caractérise également par un taux élevé de natalité et une proportion significative de familles nombreuses rapporte Mayotte Hebdo.
Malgré l’augmentation du nombre de familles d’accueil et de structures d’accueil, le réseau de protection de l’enfance reste saturé. Plus de 300 jeunes placés n’ont pas d’éducateurs, reflétant un manque de ressources criant. Le budget de l’Aide sociale à l’enfance (Ase) affiche un déficit de 88 millions d’euros en 2023, illustrant la difficulté à répondre aux besoins croissants.
Les cas de maltraitance sont majoritairement dus à des négligences lourdes (61%) et à la violence physique (21%). Les comportements à risque, comme la fugue, l’errance, l’absentéisme scolaire, l’addiction aux drogues et médicaments, et les grossesses précoces, sont également préoccupants.
Face à ces enjeux, le Crip a formulé dix-huit recommandations pour améliorer le repérage et le traitement des cas de maltraitance, ainsi que pour renforcer la formation des professionnels et l’efficacité du suivi. L’embauche d’un médecin référent spécialisé en protection de l’enfance est également préconisée. Ces mesures visent à renforcer un système de protection de l’enfance à Mayotte déjà fortement sollicité.