Le cortège, qui s’est ébranlé de bonne heure, a sillonné les rues de Mamoudzou et de Dzaoudzi. Portés par des slogans comme « La santé au rabais » ou « Soignants en danger, patients abandonnés », les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol face aux barrages et aux caillassages fréquents, symbolisant une « santé caillassée ». Ces expressions de désarroi reflètent un climat de peur et de saturation, exacerbé par des incidents récents, comme l’attaque d’un bus de l’hôpital, qui avait poussé le personnel à exercer son droit de retrait en octobre dernier rapporte Le Journal de Mayotte.
« On laisse des gens mourir », confie un soignant, soulignant la gravité de la situation où les véhicules de secours peinent à atteindre les patients en danger. Après une marche sous un soleil accablant, le cortège est arrivé à la Préfecture de Grande-Terre, où un sitting symbolique a eu lieu. Malgré l’épuisement, la détermination des hospitaliers est restée intacte, culminant dans un entretien de deux heures avec le préfet.
Les échanges avec le représentant de l’État ont porté leurs fruits. Plusieurs engagements ont été pris : la mise en place d’un rendez-vous mensuel « santé-sécurité », l’identification d’agents relais entre le CHM et les forces de l’ordre, la sécurisation des axes de circulation pour les véhicules de secours, et un renforcement notable de la présence policière sur le territoire, incluant des unités spécialisées comme le GIGN et le RAID, ainsi que des outils de surveillance numérique.
Les soignants, soulagés d’avoir été entendus, restent vigilants quant à la mise en œuvre de ces mesures.