Les vedettes, qui avaient pallié la suspension des barges la semaine passée, ont vu leur activité interrompue suite au blocage des pontons à Mamoudzou et Dzaoudzi. Cette mesure a forcé des centaines d’employés à rebrousser chemin, incapables de rejoindre leur lieu de travail.
Lundi a marqué un tournant avec la mise en œuvre de la menace des Forces vives, interdisant tout passage entre les deux terres. Les tarifs pratiqués par ces navettes privées, jugés prohibitifs, ont suscité critiques et frustrations, certains passagers se voyant contraints de débourser jusqu’à 100 euros pour une traversée essentielle, notamment pour ceux devant se rendre à l’aéroport rapporte Mayotte Hebdo.
Devant ce blocage, la colère et l’impuissance se lisent sur les visages des travailleurs. Saidina Boura, un employé du secteur de la maintenance industrielle, exprime son désarroi face à une situation qu’il juge absurde et sans espoir de résolution. Halima Abderrahmane, quant à elle, dénonce une manipulation politique derrière ces barrages, soulignant l’inefficacité de ces actions face aux problématiques d’immigration illégale.
Malgré l’interdiction, quelques transporteurs ont tenté de braver les restrictions, utilisant des points de départ alternatifs pour acheminer des passagers. Ces actions de résistance isolées n’ont toutefois pas suffi à rompre le blocus imposé par les Forces vives, déterminées à maintenir la pression sur le gouvernement.
La situation à la gare maritime de Dzaoudzi est particulièrement tendue, avec des membres des Forces vives filtrant l’accès et exprimant haut et fort leur exigence d’une intervention gouvernementale pour résoudre la crise migratoire et ses conséquences sur la société mahoraise.
À Mamoudzou, la confusion règne parmi les usagers espérant encore pouvoir traverser, confrontés à l’intransigeance des fonctionnaires suivant les directives du collectif des citoyens de Mayotte. Cette paralysie des transports révèle l’ampleur de la crise que traverse l’île, entre exigences des manifestants et besoins vitaux de la population.