Article du Journal de Mayotte : « Santé bucco-dentaire : moins de 3 dentistes pour 100 000 habitants » par Nora Godeau.
Une répartition inégale et insuffisante
Les 9 dentistes en exercice sont dispersés de manière inégale à travers l’île. Petite-Terre n’en compte que deux, dont l’un approche de la retraite. Mamoudzou n’en a qu’un seul, et le sud et le nord de l’île en sont totalement dépourvus. Le CHM se concentre sur les urgences graves, renvoyant les autres patients vers des cabinets libéraux déjà saturés. « Il nous faudrait au moins 150 dentistes supplémentaires pour atteindre une situation correcte, » explique Thierry Arulnayagam.
Les obstacles à l’installation des dentistes
Outre l’insécurité, l’absence de télétransmission pour la sécurité sociale oblige les patients à avancer les frais, un frein majeur pour beaucoup. « La situation dentaire à Mayotte est comparable à celle de la métropole dans les années 80, » souligne Thierry. Les pathologies rencontrées sur l’île sont souvent graves, rappelant celles observées parmi les SDF en métropole.
Des aides peu accessibles
Malgré une aide à l’installation de 80 000 euros offerte par l’ARS et la sécurité sociale, les démarches administratives rendent cette aide difficilement accessible. Un dentiste récemment arrivé attend depuis février la création de son numéro de Siret. De plus, la CSSM n’applique pas toutes les conventions nationales, compliquant encore la situation.
Un avenir incertain pour les dentistes en poste
Thierry Arulnayagam lui-même admet qu’il quitterait l’île s’il le pouvait, après avoir investi 250 000 euros dans son cabinet. « Professionnellement, il n’y a aucun intérêt à s’installer comme dentiste à Mayotte actuellement, » confie-t-il.