Lors de la grossesse, le couple avait effectué des tests pour vérifier si leur future enfant était porteur de la drépanocytose, sachant que l’un d’eux était atteint. On leur avait dit qu’en l’absence de réponse sous trois mois, ils pouvaient considérer leur enfant comme non porteur. Cependant, les résultats, qui étaient bel et bien positifs, ne leur ont jamais été communiqués. La fillette décède à 9 ans, faute de traitement approprié rapporte le JDM.
La question de la responsabilité a été au cœur de ce procès tardif. « Une dilution des responsabilités », selon le procureur Yann Le Bris, a empêché un suivi médical adéquat et a même donné lieu à des renvois de responsabilités entre le personnel hospitalier. Le CHM, représenté par l’avocat Me Morel, a reconnu « deux séries de fautes » : l’absence de diagnostic et un traitement inadéquat.
Le procureur a requis une amende de 50 000 euros pour le CHM, soulignant que « la justice n’a pas fait son boulot » en raison du délai excessif pour le jugement. L’établissement a finalement été condamné à une amende de 40 000 euros, dont la moitié avec sursis. Un jugement sur les intérêts civils est prévu pour le 4 avril 2024.
Ce drame met en lumière les graves dysfonctionnements du système de santé et interroge sur l’efficacité des mesures prises depuis pour éviter de telles tragédies. Le directeur du CHM, Jean-Matthieu Defour, assure que l’établissement a évolué et est « désormais certifié B« , mais le procureur Yann Le Bris reste sceptique, vu le nombre de plaintes encore reçues liées à des faits se produisant à l’hôpital.