Le lundi 5 février, le constat est implacable : les barrages liés aux revendications sur l’insécurité et l’immigration clandestine ont laissé des marques profondes dans la fréquentation des établissements. Au lycée Younoussa-Bamana, l’absentéisme atteint des sommets avec 1 500 élèves pour seulement 20 % des enseignants présents. Les cours suspendus depuis hier midi, l’établissement est en proie à des tensions exacerbées. Au collège Halidi-Sélémani, à M’gombani, les caillassages ont également conduit à la suspension des cours, qui devrait perdurer les prochains jours.
La mobilisation des écoliers et des enseignants varie d’une localité à l’autre. À Mamoudzou, l’épicentre des troubles, les écoles de la ville fonctionnent à bas régime. À Petite-Terre, le lycée de Kawéni compte 50 % d’élèves pour 35 % des enseignants, tandis qu’à Pamandzi, 62 % des lycéens sont présents contre 90 % d’enseignants.
Face à cette conjoncture complexe, le recteur Jacques Mikulovic annonce une mesure cruciale : les cours à distance. Les enseignants ne pouvant pas se rendre sur les lieux physiques devront assurer la continuité pédagogique depuis chez eux. Un défi logistique qui prendra forme dès la semaine prochaine, avec une diffusion potentielle des cours via la télévision pour les élèves qui ne peuvent pas se rendre en classe et n’ont pas accès à Internet.