Ce matin, les enregistrements commerciaux classiques ont commencé vers 8 heures, avec seulement 17 billets vendus, le reste de l’embarcation étant réservé à ces reconduites à la frontière. Bien que le calme soit de mise, la colère monte au sein du collectif, qui s’interroge sur le fait que le bus principal, d’une capacité de 33 places, ne soit manifestement pas assez rempli à leur goût. Les rumeurs selon lesquelles il s’agit exclusivement de départs volontaires commencent à se propager : « C’est avant tout une mise en scène diplomatique », murmure-t-on. Le désarroi et l’agacement sont palpables.
Avant cette arrivée, Safina Soula Abdallah, présidente du collectif des citoyens de Mayotte, nous confiait : « Nous n’avons pas le droit de reculer ; j’ai moi-même été victime d’intimidation et de vandalisme encore hier. Ils ont incendié mon banga (…) Ce départ sera symbolique aujourd’hui et représentera une forme de victoire. Nous sommes respectueuses face à la situation, déterminées et respectueuses. Mais nous ne reculerons pas. »
Accompagnée d’autres femmes du collectif, elle a formé une petite délégation, entourée de hauts responsables, dont Frédéric Sautron, sous-préfet de Mayotte chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, pour s’assurer de la réalisation concrète des reconduites des ESI.
Initialement prévu pour midi, le navire a finalement quitté le port de Dzaoudzi vers 11 heures, en direction d’Anjouan. Les dernières informations officielles font état de 17 passagers commerciaux, 4 départs volontaires et 16 reconduites à la frontière dans le cadre de la procédure classique selon nos confrères du JDM.
Il s’agit là d’une première reconduite qui se veut symbolique, mais avant tout progressive. La prochaine étape consistera à s’assurer de l’arrivée sans encombre de ce navire sur les terres comoriennes. Un second départ est prévu dès ce vendredi prochain depuis Mayotte