Vendredi 15 septembre, quarante sapeurs-sauveteurs de la formation militaire de la sécurité civile sont arrivés à Mayotte. Leur mission « aider à la production et à la distribution d’eau sur le territoire. » Ce mardi, une dizaine d’entre eux présentaient l’unité de potabilisation tout juste installée à proximité de la rivière de Coconi, au centre de l’île. Une installation qui devrait permettre de produire « jusqu’à 200 m3 » par jour, pour des besoins d’urgences. La production pourra alimenter les 15 citernes-cuves, arrivés sur le territoire. « Elles serviront en cas de rupture de canalisations, ou pour alimenter les établissements de santé en cas de problème », souligne Gilles Cantal, le préfet chargé de l’eau sur le territoire.
Une eau qui ne sera pas injectée dans le réseau
Lorsqu’elles ne seront pas utilisées, ces citernes seront stockées au sein du RSMA de Combani, au centre de l’île. L’unité de potabilisation continuera, de son côté « à produire environ 20 m³ par jour pour faire fonctionner le matériel », souligne le commandant Luc, de la formation militaire de la sécurité civile. Pour autant, cette eau ne pourra pas être injectée dans le réseau public.
Mayotte vit pourtant l’une des pires pénuries d’eau de son histoire. Ses deux retenues collinaires – qui assurent 80 % de la ressource – ne sont remplies qu’à 8 et 17 %. « Contre 71 et 95 % l’année dernière à la même période », indique la préfecture. Lorsque ces deux réserves seront à sec – au plus tard fin octobre – le territoire ne pourra plus compter que sur ses eaux souterraines – qui représentent 15 % de la ressource – et sur l’eau de son usine de dessalement – qui assure 5 % de ses besoins. A ce moment-là, « nous continuerons à produire 20 000 m³ par jour », indique Gilles Cantal, le préfet de l’eau. Pour un des membres de la cellule de crise – qui participe aux réunions hebdomadaires mais souhaite conserver l’anonymat – les capacités de production seront plutôt « autour de 10 000 m³ par jour. » Les besoins en eau de la population sont quant à eux, estimé à 43 000 m³. Et même en privant sa population d’eau courante deux jours sur trois, le territoire ne parvient pas à faire baisser la consommation quotidienne en deçà de 30 000 m³.