La scène tragique s’est déroulée tôt le matin, alors que les enfants se rendaient à l’école rapporte le Journal de Mayotte.
L’accident impliquait un 4×4 de type pick-up, un véhicule déjà accidenté et jugé non conforme pour la route. Pourtant, le conducteur, sans permis et inexpérimenté, avait pris le volant à la demande du propriétaire, une connaissance qui lui avait rendu de nombreux services dans le passé. Ce jour-là, chargé de transporter des ouvriers sur un chantier, il aurait perdu le contrôle dans un virage serré, percutant les enfants marchant en file indienne, comme leur avait appris leur père.
Les enquêteurs ont relevé plusieurs manquements graves : le jeune homme conduisait sans permis un véhicule de 200 chevaux, accidenté et en mauvais état, qui aurait dû être immobilisé. L’accident n’est pas lié à l’alcool ou aux stupéfiants, mais à une perte de contrôle à une vitesse inadaptée. En larmes devant le tribunal, le prévenu a exprimé sa peine, confiant ne pas avoir vu les enfants avant l’impact fatal. « Je ne sais pas quoi dire… Je suis désolé pour les victimes », a-t-il balbutié.
Devant la gravité des faits, la présidente du tribunal a rappelé les peines encourues pouvant aller jusqu’à sept ans de prison et une amende de 100 000 euros. Lors des premières auditions, le prévenu avait cherché à protéger le propriétaire du véhicule, lui-même impliqué indirectement dans ce drame, en prétendant être seul responsable.
Pour la partie civile, maître Andjilani a souligné l’irréparable : « Ce sont des enfants innocents, en route pour l’école, qui ont perdu la vie ». Le ministère public a requis une peine de cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour imprudence et conduite sans permis ayant entraîné des morts. Quant à l’avocat de la défense, maître Kondé, il a plaidé l’absence de « lien de causalité direct » entre les actes de son client et le décès des enfants, pointant du doigt le propriétaire du pick-up pour sa négligence en confiant un véhicule dangereux à un conducteur non habilité.
Après délibération, le tribunal a condamné le prévenu à quatre ans de prison ferme, tout en ordonnant des investigations supplémentaires concernant le rôle du propriétaire du véhicule. La famille des victimes, dévastée, espère que cette condamnation apportera une première forme de justice et qu’elle servira de rappel sur les dangers de la conduite sans permis et de la négligence routière.
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