Objectif : faire toute la lumière sur les traitements interdits et les défaillances de contrôle qui ont ébranlé la confiance du public au début de l’année 2024, lorsque les médias ont révélé l’existence de forages illégaux connus de l’État depuis des années.
Christophe Poinssot, du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), a d’abord rappelé la complexité du fonctionnement des eaux souterraines, vitales mais sensibles aux influences humaines et climatiques rapporte le Journal de Mayotte. La crise hydrique qui sévit à Mayotte depuis 2024 illustre la fragilité de ces ressources. Malgré les outils permettant de détecter rapidement les contaminations dans certaines nappes, d’autres, plus inertielles, dissimulent plus longtemps les polluants, compliquant les mesures correctives.
Au cœur du scandale, l’application de traitements illégaux par certains industriels pour masquer la présence de polluants dans les eaux en bouteille. Une pratique révélée par les investigations croisées de la presse et d’organismes indépendants. Le chercheur Sylvain Barone, de l’INRAE, n’a pas mâché ses mots : « Ce qui frappe, c’est l’ampleur de la tromperie. » Il déplore l’absence de procès public alors que l’un des géants du secteur, Nestlé, a pu conclure une convention judiciaire d’intérêt public contre une somme dérisoire au regard de son chiffre d’affaires colossal.
Pire, en période de sécheresse, les industriels ne subissent pas les mêmes restrictions que les autres usagers de la ressource, soulevant la question d’une régulation équitable. La qualité de l’eau conditionnée est une affaire de santé publique, rappelle Barone, redoutant une perte de confiance telle qu’elle pourrait pousser, à terme, certains consommateurs vers des solutions individuelles non contrôlées, accroissant les risques sanitaires.
Pour rétablir la confiance, le mot d’ordre est clair : renforcer les contrôles. La commission d’enquête, qui doit rendre son rapport au plus tard le 20 mai 2025, entend mettre à nu les pratiques douteuses et inciter les pouvoirs publics à surveiller de plus près une industrie dont la réputation vacille.