Trois ans plus tard, en 2023, l’agresseur a été condamné par la cour d’assises à 17 ans de prison, avec une indemnisation de 25 000 euros pour la jeune fille, aujourd’hui majeure rapporte le Journal de Mayotte. Mais voilà : cette somme, qui devait l’aider à reconstruire sa vie, reste inaccessible. La raison ? Les documents du jugement, indispensables pour toucher les dommages et intérêts, n’ont toujours pas été envoyés par le tribunal.
La mère, Madame L., a récemment exprimé son désarroi sur les réseaux sociaux, identifiant le ministère de la Justice et les autorités locales. « Ma fille ne peut pas tourner la page de ce cauchemar », déplore-t-elle. Faute des copies de jugement, elles enchaînent les démarches au tribunal de Mamoudzou, sans succès. « Un an de trajets, et on se fait crier dessus par des agents qui se renvoient la balle ! », s’indigne-t-elle. Les séquelles de ce retard pèsent lourd sur la jeune victime, qui comptait utiliser cette somme pour financer une formation. « À force de revivre sans cesse le passé, elle veut tout abandonner », ajoute sa mère.
Le parcours judiciaire de cette famille a été marqué par de multiples embûches, dont le manque d’information sur la désignation d’un avocat commis d’office. Madame L., sans le savoir, avait engagé un avocat privé, qui ne l’avait pas préparée au procès, et l’a même laissée seule à quelques jours de l’audience. Pourtant, malgré cette absence de soutien juridique, la cour d’assises a pris en compte leur demande d’indemnisation.