Philippe Vigier, ministre délégué chargé des outre-mer est arrivé à Mayotte dans la matinée ce mercredi 1er novembre. A l’aéroport, il a été accueilli par une militante du collectif de citoyens Mayotte 2018. « On veut des résultats, lui a-t-elle dit, d’emblée. On a des problèmes et on n’arrive pas à les résoudre. Alors, on compte sur vous. C’est ça ce qu’on attend des élus mais vous ne le faites pas. »
Un accueil qui donne le ton. Le ministre délégué, en visite pour la troisième fois sur l’île depuis début septembre, affirme toutefois sa volonté de « suivre l’avancée des chantiers. » « Il y a déjà des résultats mais c’est totalement insuffisant, concède-t-il. Je ne lâcherai rien tant qu’il n’y aura pas une eau qui coule dans les robinets des Mahorais, mais ça va prendre du temps. »
Les difficultés de fournir de l’eau potable aux élèves
Première étape de cette nouvelle visite pour l’homme d’État : le congrès de la fédération des conseils de parents d’élèves dans le sud de l’île, à Chirongui. L’occasion de faire le point sur les difficultés de fournir de l’eau potable aux élèves, notamment dans les établissements qui ne disposent pas de cuve et ne sont pas reliés au chemin de l’eau, qui alimente en continu les centres de soins et la majorité des établissements scolaires. L’objectif également : faire le point sur les violences, les classes surpeuplées ou encore le manque de moyens humains ou matériels.
600 m³ produit à partir d’un nouveau captage
Pour faire le point sur l’avancée des mesures d’urgences mises en place sur le territoire, Philippe Vigier s’est ensuite rendu à Tsingoni, dans l’ouest, où des travaux de captage ont été réalisés dans une rivière à proximité de la cascade de Soulou. Cette dernière, qui ne servait pas à alimenter le réseau jusqu’à lors, permet désormais de potabiliser 600 m³ d’eau chaque jour. Ce qui fait d’elle la 11e rivière sur laquelle se repose le territoire pour alimenter son réseau d’eau. Au total, les besoins de la population sont estimés à 43 000 m³. Ce nouveau débit est envoyé, in fine, vers l’usine de traitement des eaux d’Ourovéni. 526 000 € ont été investis dans ce projet. « Il s’agit d’une installation provisoire mais l’objectif est de la pérenniser », indique Ibrahim Aboubacar, directeur du syndicat des Eaux de Mayotte.
Le ministre délégué s’est ensuite rendu en Petite-Terre pour la présentation d’un container-cuve et d’un « camion-ravitailleur ». Ces « réserves » de 20 m³, sont alimentées par une eau produite à partir de la rivière Coconi. Une petite unité de potabilisation y a été installée à proximité pour produire « jusqu’à 200 m3 » par jour, pour des besoins d’urgences.