Aujourd’hui, la préfecture propose une nouvelle approche avec le « Plan Chien », un dispositif plus adapté aux réalités locales, axé sur la capture, la stérilisation et la collaboration entre collectivités et associations rapporte Le Journal De Mayotte.
Fini les fusils, place à la stérilisation
Longtemps, la régulation des chiens errants passait par des méthodes expéditives et brutales, notamment l’abattage par des lieutenants de louveterie. Mais ces pratiques ont suscité de vives critiques, notamment de la part des défenseurs des animaux. L’an dernier, une décision préfectorale d’abattage avait même été annulée suite à l’intervention de l’association de protection animale de Stéphane Lamart, qui dénonçait la méthode, la qualifiant de « barbare ».
Aujourd’hui, sous l’impulsion du préfet François-Xavier Bieuville, un nouveau cap est franchi. Désormais, la gestion des chiens errants repose sur un programme de capture et de stérilisation. Ce changement de stratégie s’inscrit dans le cadre de la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale. Le plan inclut également la création de fourrières, une première pour l’île.
Un financement assuré par l’État
Pour mener à bien ce projet, les collectivités locales, chargées de la capture et de la régulation, bénéficieront d’un soutien financier de l’État. Une enveloppe nationale de 3 millions d’euros est mise à disposition des communes volontaires à travers toute la France, y compris Mayotte. Le financement, couvrant 100% des projets éligibles, oscillera entre 10.000 et 100.000 euros par dossier. Ce soutien permettra de structurer durablement la gestion des animaux errants sur l’île.
Les communes intéressées sont invitées à déposer leurs projets auprès de la Direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DAAF) avant le 25 octobre 2024. L’appel à projets pour l’année 2025 mettra l’accent sur la création de fourrières, une nécessité pour l’île, où les animaux errants prolifèrent sans réel contrôle.
Des enjeux sanitaires et sécuritaires majeurs
La gestion des chiens errants à Mayotte n’est pas qu’une simple question de bien-être animal. C’est aussi un enjeu de sécurité publique. Dans de nombreux quartiers, la présence de meutes de chiens errants crée une atmosphère d’insécurité. Sur certaines plages, ces animaux sont dressés à l’attaque, terrorisant les riverains. De plus, les scènes de maltraitance, comme des jeunes tirant des chiots avec des cordes, illustrent le besoin urgent d’une meilleure régulation.
Ce plan espère inverser la tendance en offrant une réponse durable et plus humaine à cette problématique. L’objectif est double : réduire le nombre de chiens errants et sensibiliser la population à la maltraitance animale, un sujet encore largement méconnu ou ignoré sur l’île.