Ce jeudi 29 février, malgré la mise en place d’un accueil convivial avec tables, chaises, café et thé, l’affluence de prostituées était notablement faible, une situation attribuée à leur connaissance précise des horaires de la police aux frontières (Paf).
Ces maraudes, financées par un appel à projets de la préfecture de Mayotte, visent à établir un contact de confiance avec ces femmes pour leur offrir un accompagnement adapté. Toutefois, les récentes opérations de la Paf ont rendu leur approche plus délicate, comme le soulignent les membres de l’association.
L’équipe, forte d’une cinquantaine de maraudes diurnes et nocturnes, persiste dans son engagement malgré ces obstacles. Sur le terrain, les volontaires, répartis en trois groupes et veillant à inclure au moins une femme pour rassurer les prostituées, tentent de nouer le dialogue et d’informer sur les risques liés à la prostitution, ainsi que sur les ressources disponibles pour leur santé et leur bien-être rapporte Mayotte Hebdo.
Des interactions révélatrices mettent en lumière la violence et l’exploitation subies par ces femmes, souvent victimes de clients abusifs ou contraintes à la prostitution par des dettes envers des passeurs. La peur constante de l’interpellation par la police aggrave leur vulnérabilité, les poussant à des pratiques plus risquées.
Face à la baisse de la visibilité des prostituées, l’association envisage d’ajuster ses méthodes, notamment en modifiant les horaires des maraudes. Le but est de mieux s’adapter aux réalités de ces femmes tout en continuant à leur offrir un soutien essentiel.
L’opération Luciole, initiée pour une durée de 18 mois, prévoit une troisième phase axée sur un suivi individuel et des ateliers au local de l’association. Cela inclura des soutiens psychologique, sanitaire et administratif, dans l’espoir d’offrir des alternatives à la prostitution et de sensibiliser aux dangers du racolage sur les réseaux sociaux.