Il reprend un ministère stratégique au cœur des tensions et des urgences, avec en toile de fond les séquelles du cyclone Chido à Mayotte, la crise calédonienne et la lutte contre la vie chère dans les territoires ultramarins rapporte Mayotte La 1ère.
L’annonce de ce nouveau gouvernement intervient dans un contexte délicat. Tandis que François Bayrou dévoile son équipe dix jours après sa nomination à Matignon, Mayotte pleure encore ses morts. Ce 23 décembre marque une journée de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido. La députée mahoraise Estelle Youssouffa n’a pas caché son indignation face au calendrier choisi, dénonçant une « indécence » envers la population sinistrée.
En prenant ses fonctions, Manuel Valls devient le huitième ministre des Outre-mer de l’ère Macron – un chiffre record sous la Ve République. Cette nomination, placée sous le signe de l’urgence, lui confère également un statut de ministre d’État, signe de l’importance stratégique du poste.
Valls n’est pas étranger aux Outre-mer. Lorsqu’il dirigeait Matignon, il avait suivi de près le dossier calédonien, s’opposant fermement à l’indépendance de l’archipel. Plus récemment, en février dernier, il avait pris position contre la suppression du droit du sol à Mayotte, s’alignant ainsi sur les préoccupations locales.
Sur son bureau, les dossiers prioritaires ne manquent pas. À Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, l’urgence humanitaire se double d’un défi colossal de reconstruction. Une loi exceptionnelle, inspirée de celle adoptée après l’incendie de Notre-Dame de Paris, doit permettre d’accélérer les travaux en levant certaines barrières administratives.
La vie chère, autre front brûlant, reste en suspens. Le protocole visant à réduire de 20 % les prix de 6 000 produits en Martinique, prévu pour janvier 2025, est pour l’instant gelé, faute de gouvernement stable depuis la chute de Michel Barnier.
En Nouvelle-Calédonie, la situation reste explosive. L’économie du territoire, déjà fragilisée par des émeutes meurtrières en mai dernier, peine à se relever. Les tensions politiques persistent, et la révision de la Constitution sur la question du corps électoral s’annonce comme un casse-tête à résoudre avant les élections provinciales de novembre 2025.
Thani Mohamed Soilihi, premier Mahorais à entrer au gouvernement, conserve quant à lui son poste de secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux.