Alors que la vidange complète des deux retenues collinaires – qui assurent 80 % de la ressource en eau avec les rivières – était annoncé autour du 20 novembre, les dernières pluies ont permis, une nouvelle fois, de retarder l’échéance. Lundi 20 novembre, la réserve de Dzoumogné, au nord, était remplie à 6,7 %, et celle de Combani, au centre, à 6,1 %.
Au micro de Franceinfo, le ministre délégué, chargé des outre-mer, indiquait lundi que les réserves commençaient à « remonter un peu ». Mais que « la situation restait très difficile. » « La semaine passé était une bonne semaine en terme de pluviométrie, ça explique que le niveau des retenues ait un peu augmenté », détaille Floriane Ben Hassen, responsable de l’antenne Météo France à Mayotte. D’autant que ces averses influent sur les cours d’eau et les rivières. « On peut y puiser davantage, ce qui limite la pression sur les retenues », poursuit-elle.
« Moins de cumuls cette semaine »
Pour autant, les prévisions, cette semaine, sont moins encourageantes. « Il y aura moins de cumuls, souligne la responsable de Météo France. Depuis le week end dernier il n’a quasiment pas eu de pluie. » Selon elle, ceci s’explique par une « intersaison qui perdure. » « Les mois d’octobre et de novembre font souvent la transition entre saison sèche et saison des pluies », précise-t-elle. La saison des pluies n’a donc pas encore démarré et le niveau de pluviométrie en novembre est à 60 % de la normale.
Si la pluviométrie est suivi de près c’est parce que la vidange des retenues collinaires inquiète. Lorsqu’elles seront vides le territoire ne pourra produire que 20 000 m³ et les difficultés d’approvisionnement dans le sud de l’île seront importantes. Aujourd’hui la consommation peine à descendre en dessous 26 000 m³. Le 20 novembre, elle était même de 27 700 m³, soit 1600 m³ de plus que la semaine précédente, et ce, malgré des coupures de 54 h avant une remise en eau de 18 h seulement. Selon les acteurs qui suivent la ressource en eau, la date de vidange des retenues pourraient désormais intervenir à la fin du mois. Pour Philippe Vigier, « ce sont uniquement les grandes pluies qui feront que la situation redeviendra normale, je l’espère, et je dis bien je l’espère, pour la mi-février. »