En effet, le bras de fer franco-comorien concernant l’opération Wuambushu agace fortement les élus mahorais qui appellent à une réponse ferme de l’État. Le député Kamardine souhaite ainsi que le ministère de l’intérieur et le Quai d’Orsay fassent preuve de « la plus grande fermeté » en retirant la nationalité française aux ministres et hauts responsables comoriens possédant la double nationalité.
Pour cela, il prône l’article 23-7 du code civil qui stipule que « le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’État, avoir perdu la qualité de Français ». Le député affirme que la moitié des membres du gouvernement comorien possède la nationalité française et qu’ils tentent de faire échouer l’opération Wuambushu.
Il demande donc la suspension de tous les visas, y compris ceux de circulation, à destination de Mayotte ou de toute autre partie du territoire français, délivrés à des ressortissants comoriens. Il recommande également la fermeture du service des étrangers à la préfecture de Mayotte ainsi que la suspension de toute instruction de titre de séjour et la fermeture complète du service des visas de l’ambassade de France à Moroni.
En outre, le député souhaite que tout ressortissant comorien sollicitant un visa ou un titre de séjour pour la France reconnaisse par écrit l’appartenance de Mayotte à la France dans ses démarches administratives, et que l’absence de cette reconnaissance soit un motif de rejet de sa demande. Enfin, il estime qu’il est temps que la France étudie la suspension des transferts financiers vers les Comores, une recommandation qui avait déjà été soulevée par d’autres élus de Mayotte.
Cette demande du député Kamardine intervient dans un contexte tendu entre la France et les Comores depuis plusieurs mois, en raison notamment de la question de l’immigration clandestine en provenance des Comores vers Mayotte. Les tensions se sont encore accrues avec l’opération Wuambushu, menée par les forces de l’ordre françaises en avril dernier pour déloger des manifestants comoriens qui bloquaient l’aéroport de Dzaoudzi. Les autorités comoriennes ont alors refusé d’accepter les ressortissants comoriens expulsés de Mayotte.
Source: la1ere.francetvinfo.fr