La chambre régionale des comptes alerte sur la gestion de la protection maternelle et infantile

par | 22 Juin 2023 | Social

Après un contrôle de la protection maternelle et infantile de Mayotte, la chambre régionale des comptes vient de publier ses observations. Et le constat est alarmant. 


« L’offre de prestations de la protection maternelle et infantile (PMI) est loin des standards nationaux : trois consultations de grossesse au lieu de six, dépistage insuffisant des handicaps et de la malnutrition, traitement des maladies sexuellement transmissibles (MST) non proposé… » Voilà le constat alarmant dressé dans un rapport de la chambre régionale des comptes de Mayotte, publié ce lundi 19 juin. La structure a procédé au contrôle de la PMI du département à partir d’avril 2022 et ses observations définitives ont été arrêtées en mars 2023. 

 

« Un rôle de premier plan en matière d’accès aux soins »

La protection maternelle et infantile constitue une compétence obligatoire des départements, pour la prise en charge de la santé des enfants de 0 à 6 ans et des femmes enceintes. « Ce service est amené à jouer un rôle de premier plan en matière d’accès aux soins et d’offre de premier recours, aux côtés du centre hospitalier de Mayotte (CHM) et d’un secteur libéral émergent, face à d’immenses défis : natalité galopante, immigration incontrôlée, faible densité médicale », indique le rapport, qui pointe en parallèle, les retards pris dans la construction et la rénovation des centres d’accueil mais également des « implantations déconnectées des besoins et souvent sans corrélation avec l’offre existante, comme les dispensaires du CHM. » 

 

Un manque de coordination qui retarde les projets 

Ces résultats « médiocres », selon le rapport, s’expliquent principalement par les difficultés que le pôle santé, famille, enfance rencontre en matière de coordination avec les autres directions administratives et logistiques du département, « qui retardent les projets. » Pour la chambre régionale des comptes, cela impacte également « la mise en place des interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses, le démarrage des consultations itinérantes pour « aller vers » les populations, la facturation des prestations à l’assurance maladie ou encore le déploiement du système d’information. » 

 

La structure préconise ainsi un « accompagnement de l’Etat ». « La collectivité n’est pas en mesure de relever seule les défis qui se posent à elle dans ce domaine. Elle n’a aucune maîtrise sur les flux migratoires et l’absence d’aide médicale d’État (AME) la pénalise », estime le rapport.


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