Dhinouraini Mbae, rescapé du cancer du sein : « J’ai cherché un endroit pour pleurer »

par | 14 Oct 2024 | Santé, Social

Dhinouraini Mbae, plus connu sous le nom de « Ngouv », musicien mahorais, a survécu à une épreuve rare pour un homme : un cancer du sein. Aujourd'hui guéri, il témoigne avec courage pour sensibiliser les hommes à cette maladie méconnue qui touche moins de 1% d'entre eux.


Né à Chembenyoumba en 1974, Dhinouraini Mbae a toujours été attiré par la musique, abandonnant l’école en primaire pour suivre cette passion rapporte Mayotte Hebdo. Surnommé « Ngouv » — « force » en shimaore — il raconte avec humour l’origine de ce sobriquet. « Je portais sept enfants en même temps quand j’étais jeune. J’ai fait quelques pas avant de m’effondrer. Depuis, on m’appelle « Ngouv ». »

Mais derrière cette anecdote amusante, se cache une histoire bien plus sombre. En 1999, alors qu’il vit à Marseille, il remarque une anomalie : une douleur aiguë dans son sein gauche, devenu plus volumineux que le droit. Inquiet, il consulte un médecin, qui décide de l’envoyer à l’hôpital pour des examens. Après une première opération visant à retirer une petite masse, la nouvelle tombe : cancer du sein. « J’étais anéanti. Quand le médecin m’a annoncé la nouvelle, je cherchais un endroit où pleurer », se souvient-il.

Pour « Ngouv », l’annonce du diagnostic est un choc. « Je n’avais plus d’espoir. » Pourtant, il ne cède pas à la peur, aidé par une rencontre inattendue avec une femme africaine qui l’a réconforté dans la salle d’attente de l’hôpital. « Je n’entendais même pas ce qu’elle me disait, mais on a fini par rire ensemble. Ça m’a permis de tenir. »

Cinq jours plus tard, une deuxième opération est nécessaire pour traiter le cancer. « Aujourd’hui, je suis guéri », déclare-t-il fièrement. Malgré les difficultés, la guérison de « Ngouv » est une victoire, mais une autre bataille restait à mener : celle du regard des autres. « Je n’osais plus aller à la plage, je me cachais. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’arrêter. Cette cicatrice fait partie de moi, je ne vais plus me cacher. »

De retour à Mayotte depuis deux ans, « Ngouv » s’épanouit pleinement dans sa carrière musicale, entouré de sa famille. Oubliant la maladie, il se concentre désormais sur ses concerts et sa passion pour la guitare. « J’aurais pu ne plus être là », confie-t-il, conscient de la chance qu’il a eue. Sa résilience face à l’épreuve lui permet aujourd’hui de savourer chaque instant de sa vie.

 


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