Samedi 18 novembre dès 16 h et jusqu’à tard dans la nuit, la commune de Ouangani a été le théâtre de violentes dégradations. « Plusieurs dizaines de délinquants – entre 60 et 100 – ont dégradé voire détruit des biens publics et privés », indique la gendarmerie. Plus d’une dizaine de voitures ont été caillassées dont certaines incendiées. Des heurts qui ont nécessité l’envoi d’un escadron de gendarmerie avec l’appui d’un hélicoptère. L’ordre n’a toutefois été rétabli qu’au petit matin. Depuis, deux interpellations ont eu lieu et l’enquête poursuit son cours. Les deux prévenus ont été placés en garde à vue. « Depuis dimanche, le secteur a retrouvé son calme. Nous avons maintenu un certain nombre de patrouilles dans le secteur », souligne le commandant du groupement de gendarmerie.
Un arrêté pour limiter la circulation des mineurs la nuit
Des tensions qui éclatent souvent entre bandes rivales de villages différents. Mais ce week-end, « les jeunes s’en sont surtout pris aux biens et aux forces de l’ordre », assure le commandant. Dans ce contexte, la municipalité a pris un arrêté visant à réguler « la circulation des mineurs de moins de 18 ans, non accompagnés, entre 18h et 5 h du matin sur certaines parties du territoire. » « Considérant que les villages de Barakani, Coconi, Hapandzo, Kahani et Ouangani subissent depuis ce début de mois de novembre des violences urbaines, dont l’acuité s’est encore renforcé ces derniers jours (entre le 8 et le 19 novembre), avec des vols, des caillassages, l’agression de passants et d’automobilistes, les destructions de poubelles et de mobilier urbain et le pillage des commerces », est-il précisé dans le document. La mesure est en vigueur pour une durée de deux semaines, mais « sera renouvelée si nécessaire. »
« Ce type d’arrêté reste rare mais c’est une mesure d’accompagnement de la force publique pour maintenir le calme, souligne le commandant de gendarmerie. Cela permet de faciliter les contrôles pour les personnes ne respectant pas les règles. »
« Des montées de tension, qui ne sont pas coordonnées »
Récemment, des heurts ont également éclaté entre les villages de Miréréni et Combani, à Passamainty mais aussi dans le nord, entre Dzoumogné et Bandraboua. Pour autant, la gendarmerie ne constate pas de recrudescence des violences sur le territoire. « C’est toujours la même chose, il y a des montées de tension, qui ne sont pas du tout coordonnées et interviennent dans des contextes locaux », estime le commandant.