Actuellement en détention provisoire en attendant leur procès, ces individus ont orchestré, au cours des deux dernières années, le passage illégal d’environ 3 200 ressortissants comoriens entre Anjouan et Mayotte, dont deux d’entre eux se trouvaient en situation irrégulière sur le territoire français rapporte le JDM.
Le service territorial de la police judiciaire a précisé que l’organisation de cette filière reposait sur des schémas bien établis. Elle consistait notamment en l’orientation des pilotes de kwassa vers des plages propices au débarquement, la mise en place de guetteurs pour détecter la présence éventuelle des autorités, ainsi que la mise à disposition de véhicules pour évacuer les migrants. Ce service logistique était facturé entre 300 et 500 euros par personne effectuant la traversée depuis Anjouan. De plus, les kwassas étaient également utilisés pour transporter des animaux et des cigarettes de contrebande.
Parmi les individus appréhendés, les deux principaux cerveaux de cette bande organisée ont été identifiés. Cette dernière assurait entre 2 et 5 arrivées de kwassas par jour sur l’île de Mayotte, générant un chiffre d’affaires estimé à 10 millions d’euros sur une période de deux ans, selon les informations fournies par la police.
Les trois hommes font face à des poursuites pour avoir aidé des étrangers en situation irrégulière à séjourner, et ils ont été présentés devant le tribunal judiciaire de Mayotte. Leur comparution immédiate, prévue initialement ce week-end, a été reportée au 28 juillet 2023 suite à la demande de leur avocat. En attendant leur jugement, ils demeurent en détention provisoire.
