Le collectif Mayotte a soif – né sur les réseaux sociaux pour faire entendre la colère des habitants, privés d’eau deux jours sur trois – organise une troisième manifestation ce 6 novembre. La première, qui a eu lieu le samedi 9 septembre, n’avait rassemblé qu’une centaine de manifestants. Le 27 septembre, près d’un millier de manifestants s’étaient, cette fois, réuni pour faire entendre leur mécontentement. Mais pour le collectif de citoyens, « les solutions apportées par le gouvernement sont provisoires. Et c’est le cas depuis des années à Mayotte », regrette Racha Mousdikoudine, porte-parole du collectif Mayotte a soif. Car les pénuries d’eau sur le territoire ne sont pas récentes. La dernière date de 2017, année durant laquelle l’île avait aussi connu une forte sécheresse.
« Pour voir comment on vit, parmi nos excréments »
A cette époque, un plan « d’urgence eau » avait été annoncé par le gouvernement. Mais les nouvelles infrastructures promises pour augmenter la production sur l’île n’ont jamais vu le jour. « Désormais, nous voulons des solutions pérennes et un réseau d’eau conforme et digne de l’État Français », s’agace la porte-parole de Mayotte a soif, qui regrette par ailleurs, que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, ait annulé sa visite. « Nous aurions aimé lui demander ce que l’État envisage de faire pour que chaque habitant ait de l’eau chez lui et qu’il vienne à notre rencontre, pour voir comment on vit, parmi nos excréments. A un moment donné, le gouvernement devra répondre, nous avons engagé des actions en justice », menace la porte-parole. Si Gérald Darmanin a annulé sa visite ces mercredi 1er et jeudi 2 novembre, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, a, pour sa part, maintenu sa visite.
Le 6 novembre, le collectif fera « appel à toute la population. » « On espère que les habitants sortiront de leur silence pour que l’on soit encore plus nombreux que le 27 septembre. »