L’homme, identifié comme M.G. (Source : Le Journal de Mayotte), a été condamné à une peine d’un an de prison aménagée sous bracelet électronique. L’incident s’est produit samedi dernier, le 2 septembre, à quelques kilomètres du festival Sanaa.
Des jeunes de Mtsapéré, repoussés par les forces de l’ordre à l’aide de grenades lacrymogènes, ont marché vers un rond-point près de Doujani. En parallèle, M.G., en revenant en moto d’un repas à Tsoundzou, a été confronté à une situation dangereuse. Une pierre a heurté son casque et, selon son témoignage, craignant pour sa vie, il a ouvert le feu. Le profil de « justicier » de M.G. inquiète le tribunal. Louisa Ait-Hamou, la procureure, a fait remarquer qu’il y a une disproportion entre la réaction de l’accusé et la menace perçue. M.G. n’a pas été condamné pour port d’arme, mais pour violence avec arme. Ce cas soulève de nombreuses questions sur la sécurité à Mayotte.
L’avocat de M.G., Me Yanis Souhaili, a questionné : « Quel message vous envoyez aux habitants de Mayotte? Il n’est pas interdit de se déplacer en voiture ou à moto le soir à Mayotte que je sache! » L’ambiance tendue dans la région n’est pas un secret, avec des automobilistes souvent agressés par des individus armés.
Le jugement final, qui confirme la peine recommandée par la procureure, met en lumière une situation préoccupante. Il apparaît que Mayotte est à la croisée des chemins : faut-il céder le terrain à la peur et à la loi du plus fort, ou trouver un moyen de rétablir l’ordre et la sécurité pour tous ? Le jugement rendu indique clairement où se trouve la position du tribunal, mais la question reste : où se situe la ligne entre la légitime défense et le vigilantisme ? Et surtout, à quel point la situation est-elle en train de dégénérer sur l’île ?
Ce cas pourrait bien devenir un symbole des défis auxquels Mayotte doit faire face : entre des forces de l’ordre débordées et des citoyens de plus en plus tentés de prendre les choses en main, le risque est grand de voir l’anarchie s’installer durablement.