A Mayotte, une nouvelle destruction de bidonville

par | 20 Juin 2023 | Société

Le quartier Barakani, à Koungou, qui comptait 20 familles, est en train d’être démoli. La plupart des cases en tôles avaient été détruites par les habitants eux-mêmes, ayant déserté le quartier depuis plusieurs semaines.


Dans le quartier Barakani à Koungou, au nord de Mayotte, il ne reste déjà quasiment plus que des débris de tôles, de planches de bois ou autres morceaux de plastique jonchant le sol. Ce lundi 19 juin, 80 gendarmes sont arrivés au petit matin aux côtés de 50 ouvriers d’une entreprise de construction et de démolition pour le démantèlement de ce quartier informel. Mais sur les 80 cases en tôles que comptait initialement le bidonville, à peine une dizaine était encore debout. « Les habitants ont presque tous quitté les lieux depuis déjà plusieurs semaines », souligne Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre au sein de la préfecture. « La plupart ont voulu récupérer leurs planches de tôles et leurs matériaux, qui coûtent très cher ici », complète Olivier Capelle, commandant de gendarmerie de Mayotte. Cette démolition s’inscrit dans le cadre de l’opération Wuambushu, qui vise à détruire au moins 1 000 logements insalubres, lutter contre la délinquance et contre l’immigration illégale.

Ce lundi matin, la première mission des ouvriers, avant même de démolir, était donc de déblayer pour ôter les traces des anciens bangas. Les dernières cases en tôles encore sur pied ont ensuite été détruites. Le chantier devrait durer jusqu’à mercredi, le temps que les ouvriers évacuent tous les débris. « Pour mener une opération complète, on met entre 4 et 6 mois, indique Thierry Suquet, le préfet. Ici, la première reconnaissance a eu lieu en février ou mars. »

Aucune famille relogée

Sur place, plus aucune des vingt familles n’est encore présente. « Une personne est venue chercher ses animaux ce matin. Deux autres avaient encore des effets personnels qu’elles sont venus récupérer mais, depuis, tout le monde est parti », souligne Psylvia Dewas. Parmi ses vingt familles, aucune ne sera relogée par l’État. « Tous les habitants sont partis rapidement alors que deux tiers d’entre eux étaient en situation régulière. Nous avons fait des propositions de relogement à deux familles. Mais elles les ont refusées », précise la chargée de résorption de l’habitat insalubre.

A la place du quartier, une station d’épuration prendra bientôt place. Les travaux devraient démarrer la semaine prochaine. Dans le cadre de l’opération Wuambushu, « trois arrêtés ont été exécutés », précise le préfet, qui fait allusion aux destructions des quartiers informels de Longoni, de Talus 2 et désormais de Barakani. Six autres arrêtés ont été déposés et un septième devrait l’être d’ici peu. Au moins six autres périmètres devraient ensuite être concernés par un démolition pour « atteindre 1000 logements insalubres détruits », souligne le préfet.


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