Quatre autres prévenus comparaissent à ses côtés, entre violences aggravées, subornation de témoin et association de malfaiteurs rapporte le Journal de Mayotte.
L’audience démarre sous tension. Certains avocats réclament un nouveau renvoi — l’un est absent, un autre déplore être tenu à l’écart du dossier. D’autres s’y opposent fermement, jugeant qu’un nouveau report serait un déni de justice. Le parquet tranche : le procès aura bien lieu.
Mais avant même d’aborder le fond, la défense de « Guito » demande le dépaysement de l’affaire, arguant qu’une « solidarité insulaire » entre avocats mahorais empêcherait un jugement impartial. Une thèse vivement rejetée par l’ancienne bâtonnière Fatima Ousseni, qui dénonce une tentative de priver les avocats de Mayotte de leur propre justice. Le parquet, lui, rappelle que ni la victime ni les avocats de l’époque n’exercent encore sur l’île. Après débat, la cour rejette la demande.
Le cœur du dossier revient alors sur la table : l’agression de septembre 2015. Ce matin-là, Me Emma Buttet arrive à son cabinet des Hauts-Vallons et tombe sur plusieurs hommes. L’un la frappe au visage avant de prendre la fuite. Aucun vol, aucun mobile apparent — jusqu’à ce que les enquêteurs découvrent qu’elle n’était pas la cible : les agresseurs visaient en réalité son associée, Me Sylvie Sévin, avocate d’un adversaire commercial de « Guito ».
Les témoignages des prévenus convergent désormais : ils reconnaissent les faits et désignent Narayanin comme commanditaire supposé. Selon eux, il aurait promis argent, investissement dans leurs projets et protection — promesses jamais tenues, assurent-ils. L’un écrit même aux juges : « On s’est fait manipuler. Je regrette tout ce que j’ai fait. »
À la barre, « Guito » nie tout rôle dans la violence, évoquant au contraire avoir été victime de pressions et d’extorsion. Il admet avoir versé de l’argent, réglé des frais d’avocat, mais affirme que c’était « le prix de la tranquillité » pour protéger sa famille. Le parquet réplique en rappelant qu’il a déjà été condamné pour violence dans un autre dossier, mettant à mal l’image qu’il tente d’afficher.
Le procès doit se poursuivre ce mercredi.



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