À Labattoir, son village natal qu’elle n’a jamais quitté, la nouvelle a laissé un profond vide rapporte Mayotte La 1ère.
Combattante infatigable aux côtés de Zéna M’déré, elle s’est illustrée dans les années 60-70, au cœur du bras de fer politique pour le maintien de Mayotte dans la République française. Elle n’avait ni tribune officielle, ni costume d’apparat. Juste sa voix, sa conviction et un courage que personne n’a jamais pu lui ôter.
Dans le documentaire « Mayotte, l’impossibilité d’une île », tourné en 2024, elle disait avec fierté : « Mayotte nous a tout donné. On était bien obligés de défendre notre île. Et ce sont les femmes qui l’ont fait. »
Un rappel puissant de l’impact de ces militantes populaires, souvent méconnues, qui ont changé le destin d’un territoire.
La mémoire d’un combat populaire
Elle était là, ce fameux 2 août 1966, quand Zéna M’déré faisait face aux forces de l’ordre, entourée de femmes prêtes à tout. Coco Djoumoi n’avait jamais oublié cette scène de chaos et de bravoure, relatée des années plus tard par Mama Bolé : « À cet instant précis, même les pèlerins de Minat n’auraient pas eu la force qui s’était emparée de nous. »
Son engagement n’est pas passé inaperçu. Jacques Chirac lui avait rendu hommage en 2001, lors de sa venue historique à Mayotte : « Je pourrais citer Zaïna Meresse et Coco Djoumoi qui ont mené de célèbres actions de commando. »
Un hommage qui l’a touchée, mais qu’elle recevait avec humilité, toujours plus préoccupée par la transmission de la mémoire que par les honneurs.
Jusqu’à la fin, Coco Djoumoi a continué d’assister aux événements symboliques liés à la mémoire des Chatouilleuses, comme le maoulida shengué dédié à Zéna M’déré en 2024. Elle y incarnait le lien vivant entre passé et présent.
Aujourd’hui, Mayotte perd une sentinelle de son histoire, une voix de femmes debout, une gardienne de la mémoire collective. Mais l’écho de ses combats, lui, continuera de résonner.