Jugé ce mardi pour favoritisme et prise illégale d’intérêt dans des marchés publics, il encourt une peine de trois ans de prison, dont un an avec sursis, ainsi qu’une amende de 100 000 euros rapporte Mayotte La 1ère. Le parquet a également requis une peine d’inéligibilité de cinq ans, assortie d’une exécution provisoire, ce qui entraînerait la perte immédiate de son mandat.
Le procès a mis en lumière des irrégularités dans l’attribution de plusieurs marchés publics, notamment des contrats passés avec des entreprises appartenant à des proches du maire. Parmi les exemples cités figure l’achat de deux photocopieuses pour 50 000 euros, ainsi que l’abattage de trois arbres pour un montant faramineux de 80 000 euros. Mouslim Abdourahaman est également accusé d’avoir recruté trois de ses sœurs à la mairie et son beau-frère au poste stratégique de directeur administratif et financier.
Si plusieurs entrepreneurs impliqués ont reconnu les pratiques frauduleuses, le maire, lui, se défend : « J’ai envoyé des mails à d’autres sociétés, mais elles ne m’ont jamais répondu », a-t-il expliqué, tout en pointant du doigt une instabilité dans son équipe technique, dont le directeur changerait chaque année.
Le tribunal rendra son délibéré le 10 décembre. Si les réquisitions sont suivies, l’exécution provisoire de l’inéligibilité pourrait être une première étape vers un appel. Cette procédure controversée a déjà été appliquée à d’autres élus à Mayotte et fait débat au niveau national, notamment dans le cas de Marine Le Pen.