Traite des êtres humains : un fléau toujours présent dans les Outre-mer

par | 16 Oct 2024 | Insécurité, National, Société

En plein cœur des territoires ultramarins, la traite des êtres humains continue de sévir dans l’ombre, marquant des départements comme la Guyane et Mayotte, où les victimes de travail forcé et d'exploitation sont largement plus nombreuses que sur le reste du territoire national.


Un récent rapport des ministères de la Justice et de l’Intérieur révèle une réalité troublante : ces deux départements sont parmi les plus touchés par cette forme d’esclavage moderne rapporte Mayotte La 1ère.

La Guyane et Mayotte, épicentres du travail forcé

En Guyane et à Mayotte, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les victimes d’exploitation par le travail sont de huit à neuf fois plus nombreuses que la moyenne nationale. Sur l’ensemble du territoire français, 2 100 victimes de traite et d’exploitation ont été recensées l’année dernière. Parmi elles, une sur cinq est mineure, tandis que deux sur trois sont des femmes.

Avec un taux effrayant de 13,6 victimes pour 100 000 habitants en 2023, ces deux départements se placent tristement en tête. Entre 2016 et 2023, 186 victimes ont été identifiées en Guyane, dont plus de 70 % exploitées par le travail. À Mayotte, ce chiffre s’élève à 169 victimes, avec un taux d’exploitation par le travail atteignant les 85 %.

Proxénétisme et exploitation, une réalité selon les territoires

Si la Guyane et Mayotte sont surtout touchées par le travail forcé, la situation est différente dans les Antilles françaises. En Guadeloupe et Martinique, les réseaux de proxénétisme sont la principale cause de traite, représentant respectivement 70 % et 65 % des cas. En revanche, à La Réunion, comme en Guyane et à Mayotte, l’exploitation par le travail reste prédominante.

Les victimes, souvent des femmes, subissent une exploitation systématique. Aux Antilles, 84 % des victimes sont des femmes, un taux légèrement inférieur à La Réunion et en Guyane. À Mayotte, elles représentent 50 % des victimes.

Une justice insuffisante face à des réseaux mobiles et transnationaux

Le rapport pointe également un constat alarmant : malgré l’étendue de ces réseaux criminels, les condamnations sont rares. La mobilité des trafiquants, qui déplacent régulièrement leurs victimes d’une ville à l’autre, complique le travail des forces de l’ordre. En Guyane, près de la moitié des victimes viennent d’Haïti ou du Brésil, tandis que 63 % des victimes à Mayotte sont originaires des Comores.

Malgré l’ampleur du phénomène, les condamnations se font au compte-gouttes. Entre 2016 et 2022, seules 84 condamnations pour proxénétisme ont été prononcées dans les cinq départements d’outre-mer, et l’exploitation par le travail n’a donné lieu qu’à 50 condamnations sur cette même période. Une statistique qui souligne la difficulté de lutter efficacement contre cette forme moderne de servitude, en dépit des efforts déployés.


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