Ce jeudi, à l’issue d’une nuit marquée par une série d’incendies criminels à Combani (village de la commune de Tsingoni), des porte-paroles des « Forces vives », les leaders du mouvement social Mahorais, ont appelé à la « levée des barrages » qui paralysent l’île depuis cinq semaines. D’après Safina Soula, présidente du collectif à la tête des manifestations de 2018 sur l’île aux parfums, il s’agit-là de « la meilleure des solutions » pour la « poursuite des échanges avec la ministre déléguée aux Outre-mer ».
Marie Guévenoux, ministre déléguée aux outre-mer, est attendue à Mayotte dans la semaine du 26 février. Après s’être entretenue avec les parlementaires Mahorais cette semaine, la ministre déléguée se rendra sur l’île « dans le prolongement de l’installation du nouveau préfet de Mayotte », explique un communiqué de la rue Oudinot. François Xavier-Bieuville, dernièrement sous-préfet de Dunkerque, remplacera en effet Thierry Suquet à la fin du mois de février.
Un appel à l’union
Après avoir installé le nouveau représentant de l’Etat, Marie Guévenoux sera attendue au tournant par les représentants des « Forces vives » sur plusieurs revendications. Le collectif réclame principalement l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire à Mayotte. Il est notamment rejoint par les deux députés de Mayotte -Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine- sur ce point. Le démantèlement du camp de migrants au stade Cavani, à Mamoudzou, figurera également parmi les sujets sur la table de la ministre déléguée. A la mi-janvier, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, avait annoncé que l’opération serait menée à bien en deux mois.
En somme, selon les leaders des « Forces vives », la population Mahorais partage aujourd’hui « les mêmes attentes sur l’éradication de l’insécurité ». L’heure de l’union est donc venue, faute de quoi les divisions aperçues au cours des dernières assemblées générales du collectif pourraient sonner le glas du mouvement social. Vendredi dernier, à l’issue d’une réunion de quatre heures à Tsararano, au sud de Mamoudzou, des barragistes avaient annoncé leur intention de maintenir le blocage de l’île en créant les « Forces du peuple ».