A l’ouest de l’île, les barrages routiers de Chiconi, Combani, Tsingoni mais également celui de Mtsangamouji au nord et celui de Chirongui au sud sont maintenus depuis lundi au lever du soleil. Ce mercredi, le mouvement de grève s’est intensifié. De nouveaux barrages ont vu le jour, notamment à Mgnambani et Nyambadao, au sud mais également à Tsararano au centre de l’île ou encore à Dzoumogne, Bandraboua, Mtsangadoua et Mtsamboro au nord. « Ce sont des blocages de citoyens. Nous faisons bien la différence avec les barrages d’opportunités, érigés par des délinquants cagoulés et armés », précise le commandant de gendarmerie. L’un d’eux, à Dembéni, a été démantelé ce mercredi matin. « Il avait été dressé dans le cadre de l’opposition entre des jeunes d’Illoni et de Dembéni », indique le commandant.
Huit mairies fermées
Selon la gendarmerie nationale, huit mairies du territoire sont également fermées. C’est le cas à Chirongui, Kani-kéli, Dembéni, Ouangani, Sada, Tsingoni, Acoua et Mtsamboro. La plupart sont bloquées par les membres du collectif des citoyens de Mayotte 2018, à initiative des barrages, qui lutte contre l’immigration et ont commencé le blocage des services publics la semaine dernière. Même l’accès à la préfecture est bloqué depuis lundi. Alors que l’une des revendications du collectif est l’expulsion des réfugiés originaires d’Afrique des grands lacs, installés dans un campement de fortune à proximité du stade de Cavani, à Mamoudzou. «« Si je ne peux pas faire venir de réfugiés pour leur délivrer un titre de voyage et leur permettre de partir, on n’y arrivera pas », indiquait Thierry Suquet, le préfet de Mayotte sur le plateau de Kwezi TV, ce mercredi matin. Nous avons besoin que la vie redevienne normale. » La préfecture a d’ailleurs confirmé mardi 23 janvier le démantèlement du camp à partir de ce jeudi, après l’annonce du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 17 janvier.
Des collèges et lycées fermés
En empêchant la circulation, les manifestants obligent également un certain nombre d’établissements scolaires à fermer leurs portes. « Chaque matin, le collège de Chiconi ouvre mais comme la plupart des enseignants ne peuvent pas s’y rendre, on renvoie les quelques élèves qui ont pu se déplacer chez eux », souligne un enseignant de l’établissement. Le collège de Ouangani reste porte close depuis le début de la semaine également, tout comme le collège de Tsingoni, le lycée de Kahani et d’autres établissements scolaires à Bandrélé, Dembéni, Koungou et Mtsamboro.