Deux projets majeurs sont épinglés pour leur gestion financière douteuse : le terrain de football de M’zouazia, dont le coût a grimpé de 820.000 à 1,8 million d’euros, et la réhabilitation du plateau sportif de Bouéni, dont le budget a bondi de 950.000 euros à 2,3 millions. Le rapport souligne des modifications de marchés sans nouvelle mise en concurrence et des surcoûts importants rapporte Mayotte Hebdo.
D’autres problèmes sont relevés, comme l’absence de marché global pour des prestations récurrentes, le fractionnement des marchés, et des irrégularités dans les commandes publiques. Des avenants et commandes directes à certains bureaux d’études ont été identifiés, dépassant le seuil légal des marchés.
La gestion du personnel municipal est également mise en cause. L’augmentation de 55 % des charges de personnel entre 2018 et 2021, l’absence de documents essentiels dans les dossiers de recrutement, et le versement d’indemnités horaires pour travaux supplémentaires à des cadres non éligibles sont autant de points critiqués.
La situation financière préoccupante de la commune, avec un déficit abyssal en 2022, est accentuée par l’absence de procédures formalisées pour le règlement budgétaire et financier. La Chambre régionale des comptes exhorte le maire, Mouslim Abdourahamane, à informer son conseil municipal des affaires financières de la commune.
Cette situation pourrait potentiellement mener à une enquête judiciaire, à l’instar d’autres collectivités mahoraises ayant connu des dérives similaires. Le maire de Bouéni n’a pas souhaité commenter ces révélations.
Le rapport détaillé de la CRC Mayotte Réunion ci-dessous