La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) à Mayotte est actuellement le théâtre d’un conflit social et organisationnel. Depuis un mois, une partie des agents de la MDPH manifeste contre le non-renouvellement du contrat de leur directrice, Mme Chantal Ballager. Le mouvement, qui a débuté par un droit de retrait face à un surmenage dû à des postes vacants, a évolué en grève. Cette situation a conduit à des pertes de salaire pour les grévistes.
La prise de fonction de Mme Ballager en 2020 avait été perçue comme un vent de changement positif au sein de la MDPH. Son engagement pour les droits des personnes en situation de handicap et le bien-être des agents avait restructuré et amélioré l’institution. Cependant, son départ imminent a semé le désarroi parmi les agents, poussant même deux médecins et un infirmier à démissionner en signe de solidarité selon le Journal de Mayotte.
Le président délégué Madi Vélou, confronté à des allégations de conflit d’intérêt dû à l’emploi de sa femme au sein de l’organisation, maintient sa position sur la perte de confiance envers la directrice sortante. Ce conflit interne pourrait s’étendre au conseil départemental, avec des implications potentielles sur l’ensemble des services départementaux.
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes a félicité la gestion de la MDPH sous la direction de Mme Ballager, notant des avancées significatives dans le traitement des demandes en attente et la modernisation des outils informatiques. Toutefois, la situation actuelle à la MDPH soulève des questions sur la gestion future de l’entité et le potentiel conflit d’intérêt.
En attendant, les dossiers des personnes handicapées ne sont plus traités comme avant, affectant directement les bénéficiaires. M. Vélou, tout en reconnaissant les compétences de la directrice sortante, envisage une réorganisation avec de nouveaux recrutements et la nomination d’un directeur adjoint, visant à renouveler l’esprit de travail au sein de la MDPH.