« Il n’est jamais tombé aussi peu de pluie que depuis 1997», rappelait le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors de sa visite à Mayotte le 24 juin dernier. Cette faible pluviométrie – couplée à une demande en hausse de 5 % par an et des infrastructures vieillissantes – oblige le territoire à limiter les approvisionnements. « Aujourd’hui, la production d’eau est inférieure à la consommation », soulignait le ministre de l’Intérieur fin juin.
Des coupures d’eau plus longue dès ce lundi
Pour préserver la ressource, les services de l’État ont décidé d’intensifier les coupures. Alors qu’elles étaient au nombre de deux par semaine les années précédentes et qu’elles prenaient fin courant février ou mars, elles sont passées à quatre depuis le 12 juin. Et la préfecture vient de décider un allongement de leur durée à partir de ce lundi 3 juillet. Au lieu d’être coupée entre 17 h et 7 h du matin, l’eau ne coulera plus à partir de 16 h et ce jusqu’à 8 h.
Des mesures prises faute d’économies suffisantes ces dernières semaines. « Si les premières coupures ont permis des économies importantes, le quatrième tour d’eau n’a pas atteint ses objectifs. Ainsi, une semaine après l’instauration de cette nouvelle coupure, la consommation en eau du département avait augmentée par rapport à la semaine précédente », souligne la préfecture dans un communiqué. Résultat : la diminution du niveau des retenues s’accélère malgré les mesures prises. La retenue de Combani, au centre de l’île, est remplie à 43 % et celle de Dzoumogné, au nord, à 22 %, contre respectivement 47 % et 27 % avant la quatrième coupure. A la même période, en 2022, ces deux retenues collinaires atteignaient un taux de remplissage d’environ 90 %. « Cette situation alarmante doit être rectifiée sans attendre », soulignent les services de l’État.
Une cinquième coupure probable
Le 2 juin, la préfecture avait également annoncé une « cinquième coupure à la fin de l’année scolaire. » Celle ci « dépendra de l’efficacité des nouveaux ajustements », est-il précisé dans un communiqué diffusé le 30 juin. « Si les tours d’eau nocturnes n’atteignaient pas leurs objectifs, des mesures plus contraignantes devraient être rapidement mises en œuvre. »
A Mayotte, les cours d’eau et les retenues collinaires assurent 80 % de l’approvisionnement. Les nappes phréatiques représentent, quant à elles, 15 % de la ressource, humblement complétée par une usine de désalement, située en Petite-Terre, qui ne fonctionne qu’au tiers de ses capacités.