À Moroni, la capitale, des milliers de manifestants ont défilé en scandant des slogans pour dénoncer les abus de la France colonisatrice et pour réclamer l’arrêt immédiat de l’opération Wuambushu.
Tout au long de la marche, Wuambushu était sur toutes les lèvres et sur les banderoles. Les manifestants ont longé le front de mer, la mosquée du vendredi, la place Badjanani et sont montés jusqu’à la place de l’Indépendance. Certains ont marqué une pause pour prendre une photo devant le célèbre panneau indiquant que « Mayotte est comorienne et le restera à jamais ». La banderole en tête de cortège était celle de la Confédération des Travailleurs des Comores, tandis que les retraités fermaient la marche avec un slogan pour réclamer les arriérés de pensions.
Mais la grande majorité des banderoles brandies par les manifestants ont évoqué la situation à Mayotte, où l’opération Wuambushu a entraîné des déplacements forcés de personnes démunies, souvent dans des conditions inhumaines. Les slogans dénonçant les abus de la France colonisatrice et appelant à l’unité nationale ont été nombreux. Les orateurs ont exprimé leur inquiétude face aux conséquences d’un retour massif de personnes expulsées de Mayotte.
Les syndicats et la société civile ont clairement fait savoir qu’ils entendaient maintenir la pression sur le gouvernement comorien pour qu’il ne cède pas sur le blocage des reconduites. Pour eux, la question de Mayotte est une question de souveraineté nationale et il est hors de question de laisser la France agir impunément sur leur territoire.
En dépit des tensions, la marche s’est déroulée dans une ambiance pacifique et festive. Les manifestants ont exprimé leur solidarité envers les travailleurs du monde entier et leur détermination à faire entendre leur voix. À l’issue de la marche, les organisateurs ont appelé à une mobilisation continue pour faire avancer leurs revendications et pour défendre les droits des travailleurs et des citoyens des Comores.