Une échéance encore lointaine, mais qui marque un tournant décisif dans l’avenir aérien de Mayotte. Réunis à la Technopole de Dembéni ce mercredi 28 mai, les acteurs du projet ont dévoilé les grandes lignes de ce programme d’envergure, voulu comme un levier de développement régional rapporte Mayotte La 1ère.
Exit Pamandzi et ses contraintes techniques et budgétaires. Bouyouni s’impose comme le seul site retenu pour accueillir la piste longue, notamment en raison de son moindre coût (1,2 milliard contre 7 milliards pour Pamandzi) et de son empreinte écologique plus maîtrisée. C’est Emmanuel Macron lui-même qui a tranché lors de sa visite en avril, estimant ce choix comme “le seul crédible”.
“Bouyouni est le site le plus favorable sur tous les plans”, a martelé Christophe Masson, délégué à la piste longue pour la DGAC.
Avant même de poser la première pierre, les étapes administratives s’enchaînent : acquisitions foncières en 2024, déclaration d’utilité publique prévue en 2026, puis lancement effectif des travaux en 2027. L’objectif : Une livraison pour 2035, avec une infrastructure pensée pour accueillir les avions long-courriers et renforcer la connectivité régionale.
Mais l’aéroport ne volera pas seul. Des aménagements routiers, notamment sur la RD2, sont prévus pour garantir l’accessibilité du site, avec des projets de routes à deux voies reliant Mamoudzou au sud de l’île.
Lors du comité de pilotage, Abdou Dahalani, président du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte, a souligné la nécessité de penser l’aéroport comme un moteur économique global : équipements annexes, zones d’activités, infrastructures modernes… “Ce n’est pas qu’une piste, c’est une porte d’entrée stratégique pour toute la région”, a-t-il insisté.
Mais ce déplacement du centre névralgique aérien ne va pas sans poser des questions pour Petite-Terre, qui s’est historiquement développée autour de l’aéroport actuel. Le préfet François-Xavier Bieuville en a conscience : “Il faudra accompagner cette transition par un projet de revitalisation et de rééquilibrage pour que Petite-Terre ne se sente pas lésée.”