Mardi 24 juin, après des mois de tensions, de débats et de promesses oubliées, l’Assemblée nationale a voté – contre toute attente – leur suppression à l’horizon 2030 rapporte Mayotte La 1ère.
L’article en question, ajouté discrètement par le député LR Philippe Gosselin, a mis le feu aux poudres. Là où le gouvernement traînait des pieds et où le Sénat avait clairement dit non, les députés, eux, ont osé franchir le pas. Dans un hémicycle tendu, l’amendement est passé, contre toute logique partisane, grâce à un soutien transpartisan inédit allant des socialistes aux centristes, en passant par des élus insulaires lassés du statu quo.
L’ironie de l’histoire, c’est que le gouvernement avait tenté de calmer la colère mahoraise début 2024 en supprimant le droit du sol localement – une première en France. Mais cette mesure, largement médiatisée, était un coup à côté de la plaque. Ce que les Mahorais réclamaient réellement, c’était la fin de l’assignation territoriale imposée aux étrangers en situation régulière sur l’île, les empêchant de circuler ailleurs en France.
« Paris a regardé ailleurs », glisse un élu local. Pendant que les barrages se multipliaient à Mayotte, l’Hexagone débattait d’un autre sujet.
L’amendement adopté a fait ressortir les clivages : à gauche, le soutien est net ; au centre et chez Les Républicains, les voix se sont divisées. À l’extrême droite, en revanche, levée de boucliers : le RN crie au “cadeau migratoire” et Marine Le Pen, gênée par la popularité locale de la mesure, a préféré s’abstenir plutôt que de s’opposer frontalement.
Si le texte franchit une étape majeure à l’Assemblée, la partie est loin d’être terminée. Le Sénat, majoritairement à droite et hostile à cette réforme, devra encore être convaincu en commission mixte paritaire. L’avenir de la mesure dépendra donc de l’habileté des négociateurs à maintenir cette avancée jusqu’au bout.