Plus qu’un simple coup de marteau, c’est un signal politique fort qu’ont voulu envoyer les autorités : la lutte contre les filières d’immigration illégale s’intensifie rapporte Mayotte Hebdo.
Cette opération, inédite par sa dimension interservices, a réuni la Marine nationale, la police, les services judiciaires et les services de renseignement, dans un effort coordonné présenté comme exemplaire. C’est la plus grosse embarcation utilisée pour le trafic de migrants interceptée à ce jour à Mayotte, selon les autorités.
« Ce boutre est bien plus qu’un navire : c’est le symbole de notre détermination à briser les réseaux », a affirmé le préfet.
Le procureur Guillaume Dupont, quant à lui, a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité d’élargir la réponse judiciaire à l’échelle régionale. Il propose la création d’une juridiction internationale spécialisée dans l’océan Indien, pour mieux traquer les réseaux organisés qui exploitent la détresse humaine.
Mais pour être réellement efficace, cette lutte ne peut se faire seul, reconnaît le préfet. Il a appelé à renforcer la coopération diplomatique avec les pays d’origine et de transit, notamment la Tanzanie, les Comores et Madagascar.
« La réponse ne peut être uniquement sécuritaire. Elle doit aussi être politique, bilatérale et régionale. »
Si cette destruction publique frappe les esprits, elle ne saurait faire oublier la complexité du phénomène migratoire à Mayotte, territoire français confronté à une pression migratoire constante.
Les autorités promettent d’autres actions symboliques et opérationnelles à venir. Car au-delà du boutre brisé, ce sont les filières entières qu’il faudra démanteler.