Sara, 28 ans, congolaise, en fait partie. Elle a fui les violences du Congo, a perdu son mari, puis s’est réfugiée en Tanzanie où elle a de nouveau été agressée rapporte Mayotte La 1ère. À Mayotte, après un passage par le centre de rétention de Petite-Terre, elle arrive à Tsoundzou avec ses deux enfants et son frère. Elle croit y trouver un peu de répit. Ce sera l’enfer.
Rapidement, elle constate qu’il y a très peu de femmes dans le camp. « Je me suis sentie obligée de me mêler à un groupe de garçons, je ne voulais pas rester seule. » C’est lors d’un de ces moments que l’horreur surgit : un soir, elle accepte une boisson. Elle perd connaissance. Le lendemain, elle se réveille nue, dans une tente. « Je ne me souviens de rien, mais je sais ce qu’ils m’ont fait. »
Le cauchemar ne s’arrête pas là. Son frère disparaît avec les enfants, « par honte », croit-elle. Livrée à elle-même, Sara n’ose parler à personne. Ce n’est que bien plus tard qu’elle trouve le courage de se confier à une association présente dans le camp. Mais là encore, le silence. Aucun signalement. Aucune plainte.
Elle n’est pas seule. Selon plusieurs récits concordants, au moins deux autres femmes auraient subi des viols au sein du camp. Une aurait mystérieusement disparu. Une Rwandaise aurait échappé à une agression en appelant la police, ce qui aurait fait fuir son agresseur.
Mais les agressions continuent. « Même pour aller aux toilettes, on se sent traquées », souffle Sara. Des hommes les suivent, les observent, parfois les touchent. L’insécurité est constante. Elle ajoute souffrir de douleurs physiques, d’infections persistantes. Un médecin de passage lui aurait promis des médicaments. Rien depuis.
Le parquet de Mayotte confirme qu’une seule plainte est en cours pour des faits similaires. Les présumés agresseurs de Sara ont quitté le camp. Mais elle, elle est toujours là. Fragile, en danger, traumatisée. Son seul espoir désormais : fuir une nouvelle fois. Et retrouver ses enfants.