Du 15 au 17 juillet, plus de 80 habitations précaires ont été démolies dans le cadre d’un vaste décasage, mené sous l’égide de la loi ELAN. Environ 300 personnes ont ainsi été expulsées, dans une atmosphère tendue malgré la présence du préfet François-Xavier Bieuville et du maire Saïdi Moudjibou rapporte Mayotte Hebdo.
Si les autorités assurent qu’une enquête sociale a été réalisée et que des solutions de relogement ont été proposées « sur la base du volontariat », certains habitants dénoncent un manque de concertation. « Nous n’avons pas été prévenus », s’est insurgée une mère de famille accompagnée de son enfant, venue interpeller le maire en pleine conférence de presse. Depuis l’expulsion, elle dort dehors.
Derrière les bulldozers se dessine un projet ambitieux : la transformation de la zone en une véritable polarité urbaine, pilotée par la CADEMA et la municipalité. Sont prévus : 52 logements neufs, un collège, des commerces, des infrastructures médicales, des routes, et un réseau d’assainissement modernisé. Le tout financé à hauteur de 6 millions d’euros par l’État, avec le soutien du ministère des Outre-mer.
Cette opération est la deuxième du genre depuis le passage du cyclone Chido. Elle marque une étape vers la création de la future Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) de Dembéni, dont les travaux ont été officiellement lancés en septembre 2024.