Le prévenu, déjà connu de la justice pour des faits similaires, a été intercepté à bord d’un kwassa transportant 40 migrants, sans aucun équipement de secours rapporte le Journal de Mayotte.
Malgré les dégâts causés par le cyclone Chido, les tentatives désespérées de rejoindre Mayotte depuis les Comores ou Madagascar se poursuivent. Jeudi dernier, aux alentours de 6h20 du matin, la brigade nautique a intercepté une embarcation de fortune partie de Majunga la veille à 22 heures. À son bord, 42 personnes entassées sans matériel de sécurité, exposées aux dangers d’une traversée périlleuse.
Le pilote présumé, déjà condamné en avril 2024 pour des faits similaires, était également sous le coup d’une interdiction de territoire français. À son interpellation, l’homme a tenté de dissimuler son identité avant de finalement avouer ses intentions : revenir en France pour récupérer de l’argent et un passeport en vue d’un départ vers La Réunion.
Lors de l’audience, le procureur Medhi Ben Mimoun a rappelé l’ampleur inquiétante de ce trafic humain. En 2023, près de 700 kwassas ont été interceptés par les autorités, représentant environ 9 000 migrants arrêtés. Le tarif pour une traversée clandestine est entre 500 et 750 euros par passager, un marché lucratif qui se joue des vies humaines.
Malgré ses dénégations, l’accusé a été désigné comme le pilote principal par plusieurs passagers interrogés. Face aux accusations et à ses aveux partiels, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public :
- 3 ans de prison ferme,
- Interdiction définitive du territoire français,
- Confiscation des biens (barque, moteurs, téléphones),
- Une amende de 200 euros pour usage de fausse identité.
L’avocate du prévenu, Me Cooper, a tenté de semer le doute sur la solidité des témoignages, avançant qu’ils auraient pu être recueillis dans la précipitation. Toutefois, le tribunal est resté inflexible face à la gravité des faits et au danger que représente ce type de trafic.